La petite bête suffoquait, son corps sans membre exposé dans un air irrespirable. Sa bouche machait désespérément le vide, son œil affolé scrutait cet univers violent d’acier sanglant et d’entrailles.
Pass, au fond de sa poche, saisi les pièces qui se trouvaient au chaud contre sa cuisse et les tendit à la femme rougeaude. L’animal de torture, enveloppé dans un journal, pris la place des pièces et Pass alla doucement dérouler la feuille au raz de l’eau. Le poisson resta immobile longtemps à revenir de la mort, mais doucement il rétablit son équilibre et glissa dans la crasse du port vers son destin opaque.
Un peu de son angoisse avait libéré le cœur de Pass. Il repris sa marche.